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Lost in Yonkers

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L’épisode se déroule quelques semaines après le diner désastreux chez Luke et Lorelai.

 

INTERIEUR DU POOL HOUSE - Dimanche matin.

Lorelai et Rory sont assises au comptoir de la cuisine. Lorelai examine les annonces publicitaires sur le journal du dimanche, tandis que Rory semble prendre des notes. A côté de Lorelai reposent un verre de lait et un sandwich à demi mangé, posé dans une petite assiette.

LORELAI : (Regardant une des annonces) Ooh ! Il faut aussi qu’on s’arrête chez Murphy’s. Je n’ai jamais vu un manteau mauve aussi joli ! Regarde ! (elle tourne le journal pour le montrer à sa fille).

RORY : (levant les yeux de son bloc-notes et acquiesçant) En effet, très joli... mais j’ai une question.

LORELAI : (prenant son sandwich, elle retourne à sa lecture) Vas-y.

RORY : (désignant le journal avec la pointe de son stylo) Donc, tu envisages de porter tous ces vêtements d’hiver l’année prochaine ? Après que tu aies accouché et que tu aies perdu du poids ?

LORELAI : (comme si la question était ridicule) Euh, ben... (désignant son ventre) Il y a peu de chances pour que je puisse rentrer dedans maintenant.

RORY : Mais tous ces vêtements seront passés de mode d’ici l’année prochaine.

LORELAI : (expliquant son raisonnement) Je ne veux pas passer à côté de cette occasion. (ajoutant) En plus... il se pourrait que je te laisse m’emprunter ce ravissant manteau mauve.

RORY : (retournant à son bloc et prenant note) D’accord pour Murphy’s ! (relevant les yeux) Où veux-tu encore faire du shopping aujourd’hui ?

LORELAI : Hmm, voyons voir... (elle feuillette les différents catalogues).

Un coup à la porte les interrompt dans leur occupation.

LORELAI : (voyant par la vitre de qui il s’agit, elle plaisante) Oh, qui cela peut-il bien être ? (Emily n’a pas encore aperçu Lorelai par la fenêtre).

RORY : (se levant de sa chaise, elle se dirige vers la porte et l’ouvre) Hé, Grand-mère !

EMILY : (pénétrant à l’intérieur du pool house) Bonjour, Rory. Je me demandais juste si... (apercevant sa fille) Oh, Lorelai...

LORELAI : (souriant, tout en portant son sandwich à sa bouche) Hé, salut Maman !

RORY : (expliquant la présence de Lorelai, en refermant la porte) Maman et moi allons faire du shopping toute la journée.

EMILY : Oh. (se tournant et regardant Rory) En fait, je ne vais pas vous retenir très longtemps. Je me demandais si tu n’avais pas vu mon écharpe de chez Roberto Cavalli ? Ton grand-père et moi avons notre brunch trimestriel avec deux de nos amis, Grace et Miles Custer... et j’avais pensé porter cette écharpe avec ma tenue.

RORY : (regardant les vêtements de sa grand-mère) Oh, oui. Un rouge soutenu serait parfait avec cette garde-robe... mais désolé, grand-mère. Je n’ai pas vu ton écharpe.

EMILY : (déçue, elle soupire) Oh, bon sang. Je n’ai aucune idée de l’endroit où elle peut être. J’espérais vraiment la porter. Bon, eh bien...

RORY : (suggérant) Si tu veux, j’ai une écharpe rouge qui conviendrait parfaitement. Tu veux que je te la prête ?

EMILY : Ah ?

RORY : (gesticulant) Reste là ! Je vais te la chercher. (Elle se dirige vers sa chambre).

EMILY : (reconnaissante) Merci, Rory.

Pendant que Rory cherche son écharpe rouge, Emily flâne en direction de la cuisine et regarde par-dessus le comptoir, en direction de Lorelai et de son sandwich...

EMILY : (sarcastique) Ton deuxième petit-déjeuner ?

LORELAI : (offensée, et la bouche pleine de nourriture) Hein, non ! (avalant) Mon troisième !

EMILY : (toujours avec sarcasme) Oh, autant pour moi. (regardant le bloc-notes sur le comptoir) C’est presque autant que le nombre de magasins que vous allez visiter.

Tandis que Lorelai acquiesce, Emily remarque un journal replié. Son regard est aussitôt attiré par une annonce entourée en rouge. La caméra s’attarde sur la mention « Appartements ». Emily est soudainement interrompue par le retour de Rory...

RORY : (tenant une jolie écharpe rouge entre ses deux mains) La voilà !

EMILY : (s’éloignant rapidement du comptoir et tendant les mains en signe d’acceptation) Oh, Rory. C’est superbe. (examinant l’écharpe) Est-ce que c’est une écharpe Yves Saint Laurent ?

RORY : Non, c’est une écharpe Lorelai Victoria Danes, ex-Gilmore. (Lorelai sourit fièrement à sa fille).

EMILY : (surprise) Oh. (reposant son regard sur l’écharpe).

RORY : Ouais, maman me l’a faite l’année dernière.

LORELAI : (acquiesçant et souriant) Ouais, après 15 cm de tricot, j’ai oublié de compter mes mailles... alors j’ai décidé de rendre le tout un peu plus fun... C’est pour ça que le fil dessine des motifs ajourés un peu farfelus.

EMILY : Je vois. (regardant Rory et essayant de lui rendre l’écharpe) Je ne pense pas que le « fun » soit fait pour moi, Rory.

RORY : (En signe de désaccord, elle prend l’écharpe dans ses mains...) Non, (... et la place sur les épaules de sa grand-mère) ça va très bien avec cette tenue ! (elle regarde Lorelai, espérant un peu de soutien).

LORELAI : (levant son verre de lait, elle ajoute) En fait, je pense que tu apportes de la classe à cette écharpe, Maman. Sérieusement, cette couleur te va à ravir.

EMILY : (baissant les yeux sur sa tenue) Bon, eh bien (regardant sa petite-fille) merci.

RORY : (acquiesçant) Pas de quoi.

EMILY : (rassurante) Je te la rends dès qu’on rentre du club. (Rory sourit. Emily tourne les talons pour partir) On se voit plus tard, Lorelai.

LORELAI : A plus tard, M’man.

RORY : (ouvrant la porte et regardant sortir Emily) Bon brunch, Grand-mère ! (Emily quitte la scène).

LORELAI : (à Rory) Si jamais tu trouves cette écharpe Roberto Cavalli, tu me la donnes. D’accord ?

La scène se termine sur Rory levant les yeux au ciel.

 

HALL DU CLUB - Plus tard dans la matinée.

Emily et Richard sont arrivés au club et attendent dans le hall, en scrutant les environs avec l’espoir de repérer leurs amis. Emily porte toujours la même tenue, ainsi que l’écharpe qu’elle a empruntée à Rory...

RICHARD : (après avoir rapidement jeté un œil autour de lui, il regarde sa montre) Je pense que nous sommes arrivés quelques minutes en avance.

EMILY : (plutôt distraite) Que dis-tu, Richard ?

RICHARD : (se tournant vers sa femme) Je suis persuadé que les Custer sont en chemin.

EMILY : (regardant également sa montre) On a encore quelques minutes devant nous. Ils sont extrêmement ponctuels, en particulier Miles... Il ne rate jamais son thé de 15 heures. Grace m’a dit que si la bonne avait le malheur d’avoir une ou deux minutes de retard, Miles en faisait tout un drame.

RICHARD : (gloussant) Miles est vraiment marrant, non ?

EMILY : (soupirant, puis changeant de sujet) Sinon, j’ai vu quelque chose qui pourrait t’intéresser.

RICHARD : (se tournant vers sa femme, intrigué) Ah ? Je t’en prie Emily, racontes moi ça.

EMILY : Il semblerait que notre petite-fille recherche un nouvel appartement.

RICHARD : (à la fois soucieux et curieux) Comment as-tu donc découvert cette information ?

EMILY : J’ai vu quelques annonces encerclées sur le journal d’aujourd’hui.

RICHARD : Ne me dis pas que tu as fouiné, Emily ?

EMILY : (offensée) Bien sûr que non ! Je suis tombée dessus par hasard, sur le comptoir, en parlant avec Lorelai.

RICHARD : (poussant un soupir) En tout cas, je ne peux pas vraiment dire que ça soit une surprise.

EMILY : Que veux-tu dire, Richard ?

RICHARD : Notre accord stipulait qu’elle resterait au pool-house jusqu’à ce qu’elle trouve quelque chose par elle-même.

EMILY : Oui, mais on s’était dit qu’elle aurait tout le confort possible au pool-house et que l’accord actuel perdurerait.

RICHARD : Tu t’es peut-être dit ça, Emily, mais je n’y ai vraiment jamais pensé de cette façon. (réfléchissant un instant) Eh bien, elle est devenue une femme maintenant...

EMILY : (vraisemblablement insatisfaite de cette situation) Ca n’est pas une raison pour qu’elle fasse ses valises et qu’elle nous abandonne.

RICHARD : (gloussant) Emily, ma chérie, je suis sûr que nous y survivrons tous les deux. (apercevant un couple se dirigeant vers eux) Ah, les voilà ! Miles !

MILES : Richard... Emily.

GRACE : (faisant un signe de la main à Richard et Emily, en se rapprochant) Emily !

Un des préposés au vestiaire se dirige également vers les Gilmore...

L’EMPLOYÉ : Bienvenue monsieur et madame Gilmore. Puis-je prendre vos manteaux ?

RICHARD : Ah oui... (il enlève son manteau, puis aide Emily à ôter le sien).

EMILY : (saluant ses amis, puis se tournant vers la femme) Grace, ça me fait tellement plaisir de te revoir, depuis le temps ! (Emily enlève son écharpe et s’apprête à la tendre à l’employé).

GRACE : Oh, quelle magnifique écharpe, Emily ! (Emily est agréablement surprise)

EMILY : Merci.

RICHARD : (invitant tout le monde à entrer plus loin dans le club) Bien... Allons, allons.

Emily reste en retrait par rapport aux autres. Elle regarde une nouvelle fois son écharpe, puis lève les yeux vers l’employé du vestiaire (qui attend toujours qu’Emily lui donne son écharpe).

EMILY : (reportant son regard sur l’écharpe) En fait, je crois que je vais la garder. Merci.

L’EMPLOYÉ : Très bien, madame Gilmore.

La scène s’estompe.

 

CHEZ LUKE’S - Dimanche, en fin d’après-midi.

Le restaurant est fermé depuis une bonne heure, en attendant de rouvrir plus tard pour les clients du soir. Luke est en train de remettre de l’ordre avec Zach. A travers les stores, Luke aperçoit Lane qui arrive avec les jumeaux...

LUKE : (souriant et lui ouvrant la porte, puis l’aidant à faire entrer la poussette des jumeaux dans le restaurant) Hé, Lane. (regardant les deux garçons) Salut vous deux.

LANE : Bonjour Luke ! (regardant ses deux fils) Dites bonjour à oncle Luke...

LUKE : (levant les yeux vers Lane) Zach est dans la cuisine.

LANE : (acquiesçant) Ah. On va l’attendre, alors. (Lane se dirige vers le comptoir avec les jumeaux)

Avant que Luke puisse fermer la porte, Kirk apparaît soudainement en lui donnant une légère frayeur...

LUKE : Ah, bon sang ! Kirk ! Tu m’as fichu la trouille !

KIRK : (avec son habituel visage inexpressif) Je suis désolé, Luke. Ca n’était pas mon intention.

LUKE : (secouant la tête) Kirk, le restaurant est fermé. Reviens dans une heure !

KIRK : (regardant à l’intérieur du restaurant) Tu viens bien de laisser entrer Lane et les garçons.

LUKE : (tentant de refermer la porte) Ils sont là pour voir Zach.

KIRK : (bloquant la porte vitrée avec sa main gauche) Et alors ? Simplement parce que je ne suis pas marié à un de tes employés, je n’ai pas le droit d’entrer ?

LUKE : (fronçant les sourcils devant une remarque aussi ridicule) Quoi !?

KIRK : (regardant le panneau sur la porte) En plus, c’est marqué juste là que c’est « OUVERT ».

LUKE : (s’apercevant de son oubli, il retourne rapidement le panneau) Voilà ! Maintenant, c’est « FERMÉ » !

KIRK : Il faut que je te parle.

LUKE : Kirk !

KIRK : S’il te plait, Luke. J’ai vraiment besoin de te parler.

LUKE : (poussant un grognement, il finit par accepter et ouvre la porte en grand pour que Kirk puisse entrer) Très bien... Tu as cinq minutes. (il referme la porte derrière eux)

Luke se poste à quelques pas devant Kirk, en croisant les bras sur sa poitrine.

LUKE : Alors ?

KIRK : (regardant en direction du comptoir, puis reportant son regard sur Luke) Je ne pourrais pas avoir un café d’abord ?

LUKE : (sans bouger d’un pouce) Non !

KIRK : (regardant une nouvelle fois vers le comptoir) Mais Lane y a bien droit, elle.

Luke regarde vers le comptoir et s’aperçoit que Zach est en train de servir un café à sa femme.

LUKE : (poussant un nouveau grognement) Très bien. (Après avoir levé les bras au ciel, il se rend derrière le comptoir et y prend un mug).

KIRK : (prenant un siège au comptoir) Merci, Luke.

Zach et Lane regardent en direction de Luke...

LUKE : (remplissant le mug de café et le faisant glisser à Kirk) Qu’y a-t-il ?

KIRK : (regardant Zach et Lane avant de reporter son attention sur Luke) Est-ce qu’on pourrait se parler en privé ?

LUKE : Ca suffit ! (tendant le bras en direction de la porte pour indiquer la sortie) Sors d’ici, Kirk !

KIRK : D’accord, d’accord... On peut parler devant eux.

LANE : (discrètement, à Zach) Ca devrait être intéressant.

ZACH : (répondant à voix basse à Lane et aux enfants) Ca vous dirait de regarder le spectacle en mangeant un bon muffin ? (Luke jette un coup d’œil furieux à la petite famille... Zach comprend le regard de Luke et obtempère) D’accord... Oncle Luke est plutôt grognon.

LUKE : (à Kirk) Alors ?

KIRK : Je ne peux plus attendre, Luke...

LUKE : Tu ne peux plus attendre pour quoi, exactement ?

KIRK : Pour me marier...

LUKE : En quoi est-ce que ça peut bien me concerner ?

KIRK : J’ai besoin que tu me conseilles.

LUKE : (secouant la tête) Ooh, non ! Pas encore ! Ne me demande plus de conseils. A chaque fois, tu as pris mes conseils et tu les as interprétés d’une foutue façon pour qu’ils collent à l’idée que tu avais dans ton esprit dérangé... Pas question... C’est fini !

KIRK : Mais...

LUKE : (détaillant) Tu te rappelles la fois où tu as dormi dans le bateau qui était dans notre garage ? Ouais... (secouant la tête une nouvelle fois) Eh bien c’est pas prêt de se reproduire.

KIRK : Mais...

LUKE : Non !... débrouille-toi !

KIRK : Mais tu es mon meilleur ami. (Luke fait la grimace)

LANE : Allez, Luke... Ecoute-le !

ZACH : (acquiesçant) Ouais, mec... Ecoute au moins ce que ce pauvre gars a à dire.

LUKE : (soupirant, puis se tournant vers Kirk) Qu’est-ce qu’il y a ?

KIRK : Maman et Lulu en discutent encore... mais ma mère, avec ses méthodes sournoises, a convaincu Lulu de repousser le jour du mariage d’au moins un mois, pour me garder à la maison et m’empêcher de trouver un appartement. Elle sait pourtant bien que je ne suis pas le plus patient de ses enfants.

LANE : Ah, Luke... C’est pas gagné.

ZACH : Ouais, mec... J’aimerais pas être dans tes baskets en ce moment.

LUKE : (pas vraiment compatissant) Et alors, tu veux que je fasse quoi ?

KIRK : Luke, dis-moi quoi faire.

LUKE : (plaçant les mains sur ses hanches, signe habituel de son intense réflexion) Eh bien...

KIRK : (continuant) Je pensais aussi mettre Lulu enceinte... (Luke le regarde, un peu déstabilisé)... comme ça s’est passé pour toi et Lorelai.

LUKE : Hé ! Le mariage était déjà prévu avant que je l’apprenne... (réfléchissant) Pourquoi diable est-ce que je t’explique ça !?

KIRK : (chose incroyable ! Il fronce légèrement les sourcils d’un air pathétique) Tout ce que je voulais, c’était passer le reste de ma vie avec la femme que j’aime...

LUKE : (un peu plus calmement, avec un soupir) Ecoute... Kirk. Si tu veux épouser Lulu tout de suite... alors fais-le. Arrête de tout planifier et fais-le. Si Lulu est d’accord, qu’est-ce que tu attends ?

KIRK : En fait... techniquement... Je n’en ai pas encore parlé à Lulu.

LUKE : (levant les yeux au ciel, puis contournant le comptoir, il aide Kirk à descendre de son tabouret et le dirige vers la porte. Kirk tient toujours son mug à la main.) Alors qu’est-ce que tu attends ? Vas-y et dis le lui ! (ouvrant la porte) D’accord, Kirk ?

KIRK : (acquiesçant, remotivé par les paroles de Luke) D’accord.

LUKE : (acquiesçant à son tour) Bravo !... Maintenant, vas-y ! (il saisit le mug des mains de Kirk et le pousse davantage vers la sortie).

Alors que Kirk descend la volée de marches du restaurant, Lorelai et Rory débarquent.

LORELAI : (entrant dans le restaurant, elle se retourne vers Kirk) C’était quoi, tout ça ?

RORY : (se retournant à son tour) Que se passe-t-il avec Kirk ?

Les filles Gilmore sont à l'intérieur du restaurant.

LORELAI : (apercevant Lane) Lane ! (remarquant le reste de la famille) Oh, tu as amené tes hommes avec toi.

LANE : Salut Lorelai.

RORY : (souriant à sa meilleure amie) Salut, toi. (se rapprochant des enfants) salut les p’tits potes.

La scène prend fin tandis que Luke referme la porte du restaurant.

 

DEVANT LE ‘HARTFORD COURANT’ - Lundi, de bon matin.

Rory grimpe les quelques marches qui mènent à son lieu de travail, un journal dans une main, un café dans l’autre. Remarquant quelqu’un sur le bord de la plus haute marche, elle cligne des yeux : La vision inhabituelle d’un Nate portant un élégant costume sous son manteau et une sacoche à l’épaule s’offre à elle.

RORY : (se rapprochant de lui) Hé ! Que fais-tu ici aussi tôt ? (l’examinant de la tête aux pieds) Et en costume, en plus ?

NATE : (mettant les mains dans ses poches) Est-ce que par hasard tu sous-entendrais que je n’arrive jamais aussi tôt au boulot, et que par-dessus tout, je ne suis jamais habillé de façon professionnelle ?

RORY : (avec un petit rictus) C’est un peu ça. Alors, où vas-tu ?

NATE : A New-York. Je dois être là-bas pour 13 h 00. (désignant sa sacoche du regard) Je suis venu prendre du travail.

RORY : (tenaillée par la curiosité, elle n’insiste cependant pas) Ah... Tu y vas en avion ?

NATE : Je préférerais me taper trois heures de train plutôt que de passer autant de temps dans un aéroport.

RORY : (acquiesçant) Moi aussi, je suis très copine avec AMTRAK.

NATE : (souriant légèrement, il commence à descendre les escaliers) Très bien... On se voit demain.

RORY : (acquiesçant) A plus. (elle regarde Nate descendre les escaliers, une expression de curiosité toujours épinglée sur le visage).

La scène se termine sur Rory se retournant pour aller travailler.

 

AUBERGE DE LA LIBELLULE - Lundi matin.

La scène s’ouvre sur le hall d’accueil de l’auberge. Lorelai et Sookie tentent de mesurer la taille du ventre de Lorelai.

LORELAI (relevant sa chemise pour montrer la courbe de son ventre et tournant son profil vers Sookie) Tu vois. Il grossit vraiment vite.

SOOKIE : (l’examinant) Oh, ma chérie... Il te reste encore du chemin à faire. (gémissante) Ca m’énerve que tu sois toujours aussi bien foutue au bout de cinq mois de grossesse.

LORELAI : (soupirant, puis prenant un cookie dans une assiette posée sur le comptoir) On verra bien combien de temps ça dure, maintenant que je mange plus que d’habitude... J’ai l’impression qu’il y a une centaine de cookies là-dedans (désignant son estomac).

SOOKIE : (gloussant, puis s’appuyant contre le comptoir) Je trouve que c’est... vraiment... génial.

LORELAI : (souriant) Moi aussi.

Michel les rejoint et se dirige droit vers l’ordinateur...

MICHEL : (avec son désagréable accent français) De quoi est-ce que vous parlez ?

LORELAI : (grignotant son cookie) De la taille que va atteindre mon estomac.

MICHEL : (regardant l’écran de l’ordinateur) Oh, vraiment passionnant. On devrait en faire un film.

SOOKIE : (fronçant les sourcils en direction de Michel) Ne l’écoute pas. (reportant son regard sur Lorelai et pouffant de rire) C’est un truc vraiment intéressant. Il... (tentant de formuler ce qu’elle a en tête) euh... elle... ça va être un enfant très chanceux de t’avoir toi et Luke comme... euh... parents.

MICHEL : (se tournant brusquement vers Lorelai) Vous voulez me faire croire que vous ne connaissez toujours pas le sexe du bébé ?

LORELAI : Non, Michel. Je vous l’ai dit... Luke et moi voulons avoir la surprise.

MICHEL : Mais ça va être un peu problématique pour désigner (montrant l’estomac de Lorelai) ça... (Lorelai lève les yeux au ciel).

SOOKIE : (fronçant légèrement les sourcils, avant d’acquiescer) C’est en effet un peu difficile de parler de... euh... ça.

LORELAI : D’accord, très bien... On n’a qu’à l’appeler Lorelai.

SOOKIE : Mais on ne sait même pas si c’est une fille.

LORELAI : Mais on ne sait pas non plus que ce n’en est pas une.

SOOKIE : Exact. (réfléchissant) J’espère juste que s’il s’avère que c’est un garçon... « Lorelai » ne deviendra pas un de ses mignons petits surnoms. Ca risque de lui poser des problèmes d’identité sexuelle (sarcastique, elle se tourne vers le seul homme de la pièce) Tu vois, un peu comme le prénom Michel.

MICHEL : (choqué) Mon prénom est un prénom masculin ! (Lorelai se retient de pouffer de rire)

SOOKIE : (poursuivant) Ca sonne quand même très féminin. Il suffit d’ajouter un « L » et un « E » à la fin.

Le téléphone se met à sonner...

MICHEL : (lançant un regard noir à Sookie, il quitte fièrement la pièce) Je ne répondrai pas à ça !

Le téléphone continue de sonner...

LORELAI : (à sa meilleure amie) C’est malin ! Maintenant, il va être grognon et nous faire un mélodrame toute la journée.

SOOKIE : (se décollant du comptoir et commençant à s’éloigner) Oh, il s’en remettra.

LORELAI : (décrochant le téléphone) Auberge de la Libellule. Lorelai à l’appareil.

Emily est à l’autre bout du fil...

EMILY : Bonjour Lorelai, c’est ta mère.

La scène alterne entre le salon de la résidence Gilmore et l’accueil de l’auberge...

LORELAI : Eh bien, bonjour Maman. Que se passe-t-il ?

EMILY : Est-ce que toi et Rory avez passé un moment agréable à faire du shopping, hier ?

LORELAI : (dignement) En effet, oui, c’était tout à fait agréable.

EMILY : Tant mieux. (Lorelai attend qu’elle poursuive) En fait, je voulais te parler de quelque chose...

LORELAI : Ah oui ? De quoi s’agit-il ?

EMILY : C’est à propos de Rory.

LORELAI : (plaisantant) Oh non, elle n’a encore pas fait des folies avec Paul Parker « la bête de la fête », j’espère ? (secouant la tête) Elle est incorrigible, j’te jure.

EMILY : (larguée) Quoi ?

LORELAI : Désolée... une blague de Ricky Gervais. Désolée...

EMILY : (toujours aussi larguée) Une blague de qui ?

LORELAI : (secouant la tête) Peu importe... Continue. Qu’y a-t-il avec Rory, Maman ?

EMILY : (se remettant les idées en place) Je me demandais juste si Rory cherchait un nouvel appartement.

LORELAI : Waouw, tu veux la dégager du pool-house ? Je suis sûre qu’elle a fait des cochonneries avec Paul.

EMILY : (gênée) Lorelai ! Sérieusement... Je n’ai aucune idée de qui peut être ce Paul... alors pourrais-tu rester concentrée, s’il te plait ?

LORELAI : (riant) Maman, je t’ai vue jeter un œil sur les petites annonces qui étaient sur le comptoir, hier. (Emily est surprise) Ca a dû te faire un choc, je présume (exagérant pour mettre sa mère un peu plus mal à l’aise) Ne t’inquiète pas, je ne dirai pas à Rory que sa grand-mère l’espionne.

EMILY : (sur la défensive) Je n’ai rien fait de tel !

LORELAI : (soupirant) Maman... Rory a toujours cherché un autre appartement.

EMILY : Oui, mais il faut que tu l’en dissuades.

LORELAI : (secouant la tête) Non... Je ne vais pas l’en dissuader. En plus, elle n’a encore rien trouvé qui lui plaise.

EMILY : En vivant au pool-house, elle fait beaucoup d’économies. (insistant) Tu dois lui faire remarquer ça.

LORELAI : (insistant à son tour) Je ne ferai rien du tout, Maman. C’est une adulte... et si tu veux essayer de lui faire changer d’avis... très bien. Mais je ne vais pas la convaincre de rester chez vous... Elle reste fidèle à son idée de départ. Elle a dit qu’elle resterait au pool-house le temps de trouver autre chose, et c’est ce qu’elle va faire.

Emily ne dit rien...

LORELAI : Maman ?

EMILY : (poussant un soupir, visiblement insatisfaite de ne pas trouver d’issue) Eh bien, c’est tout ce dont je voulais parler avec toi. Je dois y aller.

LORELAI : (gémissant légèrement en remarquant la déception dans la voix d’Emily) Maman ?

EMILY : Bonne journée, Lorelai (elle raccroche).

La scène se termine sur Lorelai soupirant et regardant le téléphone.

 

HARTFORD COURANT’ - Lundi après-midi.

Rory, occupée à compulser quelques documents, passe devant le bureau de Ken...

KEN : (la voyant passer, il l’interpelle) Rory !

RORY : (reculant de quelques pas, elle apparaît dans l’encadrement de la porte) Oui ?

KEN : (sur un ton anodin) Tu as vu Nate ce matin ?

RORY : (entrant dans le bureau) Oui, juste un instant, avant qu’il ne parte pour New-York.

KEN : (intrigué) Est-ce qu’il t’a dit à quel sujet ?

RORY : (secouant la tête) Nan.

KEN : (insistant étrangement) Es-tu bien sûre qu’il n’a pas fait allusion à quoi que ce soit qui explique son soudain déplacement à New-York ?

RORY : (tentant de se comporter comme s’il ne s’agissait pas de ses affaires) Ken, s’il ne t’a rien dit à toi... il ne m’a forcément rien dit non plus.

KEN : (soupirant) Il semblerait qu’il en ait parlé à Rob... mais obtenir des infos de Rob, c’est comme...

RORY : (regardant vers un journal, elle ajoute en plaisantant)... Demander aux pro-Hillary et aux pro-Obama de danser la farandole ?

KEN : C’est à peu près ça.

RORY : En plus, je présume qu’il est allé voir de la famille ou quelque chose dans le genre.

KEN : En costume ?? Rory, ça fait un moment maintenant que je connais notre monsieur DiLuca... et c’est très rare de le voir en costume.

RORY : (troublée) Qui t’a dit qu’il portait un costume ?

KEN : Billy, de l’Impression.

RORY : (levant les yeux au ciel, elle commence à quitter les lieux) Ces types de l’Impression devraient monter une rubrique « potins ».

KEN : (reprenant son travail, en plaisantant) Ouais, il paraît que Rob travaille là-dessus.

RORY : (stupéfaite, elle s’arrête et regarde de nouveau dans la direction de Ken) Sérieusement ?

KEN : (surpris par la naïveté de Rory) Non.

RORY : (l’envoyant balader) J’en étais sûre.

 

DEVANT LE POOL HOUSE - Lundi soir.

Rory rentre chez elle après une dure journée de travail. Elle introduit la clé dans la serrure lorsqu’Emily surgit derrière elle...

EMILY : (tenant quelque chose dans la main) Rory ?

RORY : (sursautant) Aaaahhh ! (voyant de qui il s’agit) Oh, mon Dieu. Grand-mère ! Tu m’as fichue la frousse.

EMILY : (sincèrement) Oh, je suis désolée. Ca n’était pas mon intention.

RORY : (se tournant complètement pour lui faire face) Pas de problème. (dans un soupir) Que se passe-t-il ?

EMILY : (brandissant l’écharpe) Je suis venue te rendre ton écharpe. Je m’excuse de ne pas te l’avoir rendue hier comme je te l’avais promis.

RORY : (prenant l’écharpe des mains d’Emily) Oh, ne t’inquiète pas pour ça. Je savais qu’elle était entre de bonnes mains.

EMILY : (regardant l’accessoire de mode) Elle est très jolie. (Rory remarque la subtilité dans le regard d’Emily).

RORY : En effet.

EMILY : (regardant pendant un instant à travers la porte vitrée du bungalow, puis vers sa petite-fille) Eh bien, je ne vais pas te retenir dehors plus longtemps. Il fait froid. (acquiesçant d’un mouvement de tête) Bonne nuit, Rory.

Rory acquiesce à son tour et regarde sa grand-mère regagner la demeure familiale. Le visage trahissant sa confusion, Rory entre ensuite dans le pool-house.

 

POOL-HOUSE - Au même moment...

La caméra fixe Rory qui rejoint son logis provisoire. Tandis qu’elle referme la porte, le téléphone se met à sonner. Rory se précipite vers le comptoir et décroche...

RORY : Allo ?

LORELAI : Hé, tu es rentrée.

La scène alterne entre le pool-house et la cuisine de la maison de Luke et Lorelai. Luke est en train de préparer le diner, pendant que Lorelai met la table en maintenant le combiné du téléphone contre son oreille grâce à son épaule...

RORY : (commençant à vider le contenu de sa sacoche) Ouais, je viens d’arriver. Que se passe-t-il ?

LORELAI : Pas grand-chose. Luke te passe le bonjour.

LUKE : (émergeant de sa cuisine et d’une voix plutôt forte) Salut Rory !

RORY : (parlant également d’une voix forte à travers le combiné... sauf que c’est l’oreille de Lorelai qui encaisse !) Salut Luke !

LORELAI : (éloignant le téléphone de son oreille, pour éviter l’intensité sonore des salutations de sa fille) Aïe !

RORY : Désolée. Il fait la cuisine ? On dirait qu’il fait la cuisine.

LORELAI : (souriant) Il fait la cuisine. (soudain inquiète) Attend une minute ! Qu’est-ce ce que tu vas manger ce soir ?

RORY : (se tournant vers le frigo) Mac... et Cheese.

LORELAI : Bien que j’adore les cheese-burgers, ça n’est pas vraiment un repas, tu devrais manger quelque chose de plus équilibré.

LUKE : (se tournant vers sa femme) Elle ne mange rien ?

LORELAI : (à Luke) Encore un cheese-burger.

LUKE : Dis lui de passer...

LORELAI : Luke veux que tu te joignes à nous pour diner.

RORY : (prenant une bouteille d’eau dans le frigo, puis s’asseyant sur un tabouret du bar) C’est très gentil de sa part... mais je ne vais pas faire 30 minutes de voiture...

LORELAI : (l’interrompant) On t’apportera à manger.

RORY : (protestant) Non, Maman... vraiment. J’ai du travail... et je me suis juré de faire quelque chose à manger demain. C’est vraiment la folie au boulot, avec les primaires et tout ça. Il faut juste que je définisse des priorités : cuisine le week-end, ce genre de choses. Et il me faudrait aussi de nouvelles recettes.

LORELAI : (souriant) Luke peut t’aider. (Luke regarde Lorelai pour avoir des informations, Lorelai lui explique) Rory aurait besoin de nouvelles recettes.

LUKE : Pas de problème.

LORELAI : (à Rory) Luke te donnera des recettes faciles...

RORY : Super. Maintenant qu’on s’est occupé de ma situation diététique, il y a autre chose ?

LORELAI : En fait, oui. Est-ce que ma mère t’a dit quelque chose ?

RORY : (étonnée) A quel sujet ? En fait, je l’ai vue juste avant que tu appelles.

LORELAI : Oh, et elle ne t’a rien dit de particulier ?

RORY : Elle était seulement désolée de ne pas m’avoir rendue l’écharpe plus tôt... Elle l’aime beaucoup, soit dit en passant. Elle était vraiment triste de s’en séparer, mais bien sûr, elle ne l’admettra jamais...

LORELAI : Bien sûr que non. Mais elle n’a rien dit à propos de ta recherche d’un nouvel appartement ?

RORY : (encore plus étonnée) Hein ?

LORELAI : Hier, elle s’est aperçue que tu cherchais un autre logement, et l’idée ne la ravit pas.

RORY : (avec un profond soupir) Ah mince, je me disais bien qu’elle se comportait bizarrement.

LORELAI : (s’asseyant sur sa chaise, pendant que Luke commence à servir le repas) Je voulais juste te prévenir avant que le sujet ne vienne sur le tapis.

Quelqu’un frappe à la porte du pool-house...

RORY : (regardant vers la porte vitrée, et soupirant au téléphone) Quelle soirée pleine d’aventures ! Grand-père est à la porte. Je dois y aller.

LORELAI : (soupirant également) D’accord, chérie. On en reparle plus tard.

Rory raccroche, se dirige vers la porte et l’ouvre...

RORY : Grand-père ?

RICHARD : (transportant un dossier cartonné) J’espère que je ne te dérange pas, Rory.

RORY : Non, pas du tout.

RICHARD : (désignant le dossier qu’il tient à la main) Je voudrais te parler de quelque chose. Je peux entrer ?

RORY : (regardant le dossier avec curiosité, elle acquiesce puis l’invite à entrer) Bien sûr.

La scène s’estompe.

 

DEVANT CHEZ LUKE’S - Mardi matin.

La caméra suit Kirk lorsqu’il entre dans le restaurant...

 

CHEZ LUKE’S - Au même moment.

La caméra est toujours focalisée sur Kirk, tandis que celui-ci parcourt le restaurant des yeux à la recherche de son « meilleur ami »... Luke.

KIRK : (repérant Luke, en train d’emporter des assiettes vides en direction du comptoir) Ah, Luke !

LUKE : (levant les yeux au ciel en grommelant, avant de reprendre ses occupations) Ah, bon sang ! Pas encore.

KIRK : (atteignant le comptoir à son tour) Luke, j’ai fait ce que tu m’as dit de faire.

LUKE : (continuant son travail) Et qu’est-ce que ça a donné, Kirk ?

KIRK : J’ai parlé à Lulu. On a parlé pendant un long moment (ajoutant en gesticulant)... enfin, pendant au moins deux heures, c’était du sexe extrêmement torride (Luke ne trouve pas de réponse assez rapide à cette information gênante)... suivie d’une autre heure passée à se dire qu’on serait mieux en maillot de bain...

LUKE : (l’interrompant d’un geste de la main) Kirk ! (soupirant) Viens en au fait !

KIRK : Bon, d’accord. J’ai dit à Lulu que je ne voulais plus attendre plus longtemps. Elle est d’accord avec moi... Elle pense la même chose.

LUKE : (acquiesçant) Bien, alors qu’est-ce que vous avez décidé tous les deux ?

KIRK : Pour l’instant, rien du tout. J’ai oublié le but de la conversation, parce que mon esprit était complètement obsédé par tout...

LUKE : (l’interrompant rapidement) KIRK !! (dans le restaurant, tout le monde se tourne vers Luke. Celui-ci pousse un grognement et tous les clients retournent immédiatement à leurs plats ou à leurs boissons. Luke se tourne vers l’individu qui lui fait face...) Ecoute, je ne comprends pas bien pourquoi tu es là, alors je te donne soixante secondes pour t’expliquer et me dire ce que tu attends de moi... sans quoi, je te jette hors de mon restaurant, et tu sais ce que ça va donner... alors parle !

KIRK : (parlant rapidement, contrairement à son habitude) J’ai dit à Lulu que je ne voulais plus attendre. Après réflexion, Lulu a dit qu’elle était d’accord avec moi pour ne plus attendre. (avouant à voix basse) J’ai proposé qu’on s’enfuie pour se marier... mais elle s’est montrée plutôt hésitante sur ce point.

LUKE : (réfléchissant, puis répondant malgré son exaspération) Si elle n’en a pas envie, tu ne peux pas la forcer. (soupirant) Je ne sais pas quoi te dire, Kirk. Il faut que tu te débrouilles tout seul. Tu es un grand garçon, alors débrouille-toi. J’ai du boulot qui m’attend.

KIRK : Mais...

La scène s’estompe tandis que Kirk regarde Luke reprendre son travail.

 

AUBERGE DE LA LIBELLULE - Au même moment.

Dans le hall, Lorelai est assise près de la fenêtre. Elle est plongée dans des documents de travail. Michel est en train d’arranger quelques brochures. Le téléphone se met à sonner. Après deux sonneries, personne n’a encore décroché. Lorelai lève les yeux vers Michel, qui ne se trouve qu’à un mètre du téléphone...

LORELAI : Michel, vous pourriez vous en occuper, s’il vous plait ? (pas de réponse) Michel ? (toujours pas de réponse) Michel ! Hou hou ! (la sonnerie cesse) MICHEL !! (l’individu se tourne vers elle comme si c’était la première fois qu’elle lui parlait).

MICHEL : Oh !? C’est à moi que vous parlez ?

LORELAI : (furieuse) Bien sûr que c’est à vous que je parle !

MICHEL : (avec sarcasme) Oh, je pensais que vous parliez à Michelle... avec un « L » et un « E » à la fin.

LORELAI : Quoi ?? (tandis que Michel commence à s’éloigner) Oh allez, Michel ! Ce n’est pas ce que Sookie voulait dire. (un peu plus fort, pour être sûre qu’il entende) Il faut vous en remettre ! (apercevant quelqu’un s’approcher depuis l’entrée) Oh, hé... (se levant de son siège) Lulu... quelle bonne surprise !

LULU : (d’abord plutôt timide, elle attend que Lorelai l’invite à s’approcher) Lorelai... bonjour. J’espère que je ne te dérange pas.

LORELAI : Oh, non, non... Que se passe-t-il ?

LULU : (mal à l’aise) Est-ce que je pourrais te parler de quelque chose en privé ?

LORELAI : (un peu surprise, elle accepte) Evidemment... bien sûr (désignant le salon) Viens, entre !

Elles entrent dans le salon et s’assoient sur le canapé.

LORELAI : (avec un air sérieux) Qu’y a-t-il ?

LULU : (continuant, mal à l’aise) Tu vas peut-être penser que je suis folle de venir te voir à propos de ça...

LORELAI : Qu’est-ce que tu veux dire ?

LULU : (à voix basse) Kirk veut qu’on s’enfuie pour se marier.

LORELAI : (sursautant très légèrement) Oh.

LULU : Et... sur le moment, j’ai refusé... c’était tellement soudain, tu comprends ? (Lorelai acquiesce) Mais j’y ai pensé toute la matinée... et...

LORELAI :... et ça ne semble pas être une si mauvaise idée que ça, finalement ?

LULU : (riant timidement) Je suis venue te voir parce que... tu t’es déjà enfuie pour te marier...

LORELAI : (secouant la tête, légèrement embarrassée) Oh, s’il te plait... ne me rappelle pas ce moment. C’était la pire erreur...

LULU : (inquiète) Tu vois ? La fuite n’est pas une si bonne idée... n’est-ce pas ?

LORELAI : Oh non, Lulu... ça n’était pas la fuite la mauvaise idée... c’était celui avec lequel je me suis enfuie. Dans ton cas, je pense que Kirk et toi êtes faits l’un pour l’autre...

LULU : (souriant) Comme toi et Luke.

LORELAI : (ne souhaitant pas vraiment comparer Kirk et son Luke, elle acquiesce en grimaçant) Tout à fait. Et si tu ne veux plus attendre... et que tu souhaites simplement que vous vous mariiez, tu devrais te lancer. (pesant chacun de ses mots, tandis que Lulu l'écoute religieusement) Seulement si tu es sûre à cent pour cent que c’est ce que tu veux... avec l’homme que tu veux.

LULU : (souriant légèrement, puis acquiesçant) Merci, Lorelai.

LORELAI : (acquiesçant) A ton service.

La scène s’achève sur les deux femmes qui se sourient mutuellement.

 

HARTFORD COURANT’ - Mardi, en milieu de matinée.

Ken, Rory et quelques autres employés sont dans la salle de pause, en train de boire un café ou de discuter. D’autres employés regardent les infos à la télévision. Un peu à l’écart, Ken est en train de lire à Rory un passage particulièrement intéressant du journal qu’il tient dans les mains...

KEN : (au milieu de sa phrase) « ... Je n’ai jamais connu de président qui m’inspire de la façon dont mon père a lui-même inspiré les gens. Mais pour la première fois, je pense avoir trouvé l’homme qui pourrait devenir ce président... non seulement pour moi, mais pour toute une génération d’américains. » Fin.

RORY : (secouant la tête, un mug dans la main) J’ai lu cet article cinq fois depuis qu’il a été publié dimanche.

KEN : (parcourant le vieux journal à la recherche d’articles intéressants) Les Clinton ne doivent pas être très ravis.

UN EMPLOYÉ : (s’immisçant dans la conversation, en pointant la télévision du doigt) Ils ne parlent plus que de ça depuis dimanche.

Nate entre dans la salle de pause. Ken et Rory lèvent les yeux vers lui...

KEN : (adressant un signe de tête à son ami, il entame la lecture d’un autre article) Oh, regardez là, (Nate se rapproche de Ken) c’est écrit ici que notre président a cinq pour cent d’opinions favorables en France.

NATE : (à brule-pourpoint) Ca fait beaucoup, hein ?

KEN : (gloussant, puis regardant Nate) Alors, c’était comment à New-York ?

NATE : (acquiesçant, puis répondant vaguement) Bien... bien. (regardant vers Rory) Hé, je peux te parler une minute ?

RORY : Bien sûr.

Nate sort de la salle de pause. Rory et Ken se regardent, déconcertés, puis Rory suit les traces de Nate.

 

BUREAU DE NATE - Quelques minutes plus tard.

Nate attend quelques secondes que Rory le rejoigne. Une fois qu’elle est entrée dans le bureau avec son mug de café, Nate referme la porte derrière elle.

NATE : Hum... assied-toi. (il s’assoit également)

RORY : (intriguée) D’accord...

NATE : Alors... comment ça va ?

RORY : Je vais bien... (ajoutant, pour rompre le silence qui s’était installé) Et toi ?

NATE : Moi aussi... moi aussi. (secouant la tête) D’accord, entrons dans le vif du sujet...

RORY : (acquiesçant) C’est ça. Entrons.

NATE : Je serai absent ce week-end (s’éclaircissant la gorge) Il y a des trucs dont je dois m’occuper à New-York (Rory essaie de ne pas montrer sa surprise)

RORY : (acquiesçant) D’accord...

NATE : Comme tu le sais, j’écris des articles pour le blog du ‘New-York Times’.

RORY : (acquiesçant à nouveau) Oui, je les lis souvent...

NATE : Bien... Bien. (après une pause) Le truc, Rory... c’est que je dois pondre quelque chose pour le responsable du blog lundi prochain, et je sais que je ne pourrai pas le faire.

RORY : Tu veux dire, le responsable du blog du ‘New-York Times’ ?

NATE : Ouais. Et je me demandais si tu aimerais écrire cet article... à ma place.

RORY : (n’en croyant pas ses oreilles) Pour le ‘New-York Times’ ?

NATE : (troublé par l’incompréhension de Rory) Euuh, ouais... on parle bien du ‘New-York Times’.

RORY : (ouvrant de grands yeux) Tu es sérieux ?

NATE : Ouais, ils ont l’habitude de faire appel à des rédacteurs occasionnels. Puisque ça a l’air de t’intéresser, je me suis dit que tu aimerais t’aventurer dans le monde des articles virtuels. Qu’en penses-tu ?

RORY : (complètement prise au dépourvu) T... Tout à fait. Bien sûr. J’en serais ravie.

NATE : Tu penses pouvoir écrire quelque chose en seulement cinq jours ?

RORY : (soudain troublée) C’est pas assez ?

NATE : (se retenant de rire, face à l’excitation de Rory) Je suis sûr que tu peux y arriver.

RORY : (souriant) Super !

NATE : Ouais, super. (ouvrant son agenda) J’informerai le responsable du blog... et je t’enverrai quelques infos par mail. (à lui-même) Je devrais aussi t’écrire une petite intro...

Nate s’en va et le son diminue tandis que la caméra zoome sur le visage rayonnant de Rory. La scène se termine.

 

MAISON DE LORELAI ET LUKE - Mardi soir, dans le salon...

La scène s’ouvre sur le poste de télévision, qui diffuse une scène du film « Lost In Yonkers »...

*** LOST IN YONKERS (1993)

TANTE BELLA : Est-ce que tu connais la couleur de mes yeux, Johnny ?

JOHNNY : Non, pourquoi ?

TANTE BELLA : Tu as les yeux fixés sur les miens.

JOHNNY : Oh, euh, je suis un peu daltonien.

TANTE BELLA : Tu as des yeux magnifiques.

JOHNNY : Nan. Les yeux des hommes n’ont rien de magnifiques.

TANTE BELLA : Oh, si ! Ils le sont. Ne me dit rien. Tu veux m’embrasser ?

JOHNNY : Ouais. Ouais, en effet, je le voudrais.

TANTE BELLA : Alors embrasse-moi !

JOHNNY : Je le ferai.

TANTE BELLA : Je veux dire ‘maintenant’. Aujourd’hui. A un moment dans la journée, d’accord ? On l’a déjà fait auparavant, tu sais. Est-ce que tu vas me prendre dans tes bras ou non ?

JOHNNY : Ne me dit pas comment faire ! Je sais comment m’y prendre.

TANTE BELLA : Alors fais-le, mais ne dit pas que tu vas le faire.

JOHNNY : J’ai dit ‘d’accord’.

(Ils commencent à s’embrasser de façon romantique, puis se laissent tomber au sol tandis que Johnny devient de plus en plus entreprenant)

TANTE BELLA : C’est bon, ça suffit ! Johnny, je n’arrive pas à respirer. Johnny, je dois reprendre ma respiration ! Ca suffit pour aujourd’hui.

(Ils se séparent)

TANTE BELLA : Waouw ! Je ne comprends pas qu’ils ne veuillent pas de toi à l’armée !

***

La caméra se pose sur Lorelai en train de pouffer de rire, aux côtés de Luke.

LORELAI : (mettant le film en pause) Allez, tu dois bien l’admettre ! Cette scène était hilarante.

LUKE : (s’asseyant sur le canapé, en passant un bras derrière les épaules de sa femme et l’autre derrière le canapé) C’était sympa.

LORELAI : (se redressant et secouant la tête) Allons ! David Strathairn et Mercedes Ruehl étaient excellents dans cette scène !

LUKE : (amusé par la passion de Lorelai pour son film, il sourit bêtement) Tout à fait.

LORELAI : (s’apercevant que Luke la regarde avec un sourire béat sur le visage) Quoi ?

LUKE : Rien du tout.

LORELAI : (grimaçant, elle regarde la télévision en brandissant la télécommande) Tu veux qu’on continue ? (elle reporte son regard sur Luke, qui a toujours les yeux fixés sur elle)

LUKE : Si tu veux.

Lorelai se penche en avant et embrasse Luke, avant de revenir à sa télécommande... tandis que Luke continue de la regarder.

LORELAI : (poussant un soupir) D’accord... (posant la télécommande sur la table basse, puis se tournant vers son mari) On pourra regarder la suite plus tard. (regardant Luke en souriant) A quoi tu penses ?

Luke, sans dire un mot, se penche vers Lorelai et l’embrasse.

LORELAI : (posant sa main sur la poitrine de son mari) Oh... à ça.

LUKE : (doucement) Oui, ça. (continuant d’embrasser Lorelai)

Après quelques secondes d’intimité, le carillon de la porte d’entrée se met à sonner.

LUKE : (à voix basse, entre deux baisers) Fait comme si tu n’avais rien entendu.

LORELAI (acquiesçant) C’est fait.

Le carillon résonne une nouvelle fois.

LORELAI : (entre deux baisers) Depuis quand est-ce que la sonnette fonctionne ?

LUKE : (se penchant maintenant sur Lorelai, pendant qu’elle continue de l’embrasser) Je l’ai installée la semaine dernière.

LORELAI : Mmm. N’oublie pas de la casser dès que possible.

Quelqu’un frappe violemment à la porte, suffisamment fort pour séparer Luke et Lorelai.

LUKE : (frustré, il pousse un grognement) Qu’est-ce qui... !??

LORELAI : (également frustrée et légèrement amusée, elle se rassoit) Je crois qu’on devrait aller voir, chéri.

LUKE : (poussant un nouveau grognement, il se lève du canapé. La caméra le suit jusque dans le hall d’entrée) Il y a intérêt à ce que ça soit une urgence. (Lorelai se tourne pour le regarder dans le hall, tandis que Luke ouvre la porte. Voyant de qui il s’agit, il grogne une nouvelle fois) Kirk ! Qu’est-ce que tu veux, bon sang !?

KIRK : (s’avançant dans le hall, de son propre chef) On a décidé de ce qu’on allait faire. (apercevant Lorelai sur le canapé) Salut Lorelai !

LORELAI : Hé, Kirk.

KIRK : J’espère que je ne suis pas arrivé au mauvais moment ?

LORELAI : En fait, tu... (Kirk se tourne vers Luke)

KIRK : Comme je l’ai dit (Lorelai fronce les sourcils devant le sans-gêne de Kirk), on a décidé...

LUKE : (baissant les yeux et constatant que Kirk est entré dans sa maison sans y avoir été invité) De quoi est-ce que tu parles ?

KIRK : Tu as dit que, Lulu et moi, on devait se mettre d’accord. Et c’est ce qu’on a fait. (Lorelai est intriguée)

LUKE : (attendant que Kirk continue ses explications) Et ?

KIRK : Et on a décidé de s’enfuir pour se marier.

LUKE : Ah, tant mieux. (essayant de pousser Kirk vers la sortie) Donc, c’est réglé. Merci de nous laisser maintenant.

KIRK : (ignorant la tentative de Luke, il poursuit en gesticulant) J’ai calculé combien on va économiser, Lulu et moi, en s’enfuyant... si, en effet, on s’enfuit.

LUKE : (perturbé) Je croyais que tu venais justement de dire que vous comptiez vous enfuir ?

KIRK : En effet. Mais je suis en train de t’expliquer combien on va économiser. Je veux mettre ça au clair...

LUKE : Je m’en fiche.

LORELAI : (se dirigeant lentement vers l’entrée) Alors, quand et comment est-ce que vous allez le faire ?

LUKE : (gêné, il se plaint à Lorelai en gémissant) Ne l’encourage pas.

KIRK : (ignorant l’intervention de Luke) Eh bien, j’ai pensé que ça pourrait arriver ce week-end ou peut-être même ce jeudi soir.

LORELAI : (intriguée) Ouh, oouh... Alors, vous allez partir où ? Un endroit excitant ? (posant la main sur sa bouche) Oups ! C’est peut-être un secret ?

KIRK : Non, ça n’est pas un secret. J’avais pensé au studio de Miss Patty.

LUKE et LORELAI (à l’unisson) : Hein ?

KIRK : On pourrait réveiller le révérend Skinner au milieu de la nuit, s’introduire dans le studio de Miss Patty et échanger nos vœux.

LORELAI : (essayant de retenir un fou-rire) Ca n’est pas ça, ‘s’enfuir’, Kirk.

KIRK : (perdu) Ah bon ?

LUKE : Choisissez un endroit où vous voulez aller tous les deux. (regardant Lorelai pour avoir du soutien) Baltimore...

LORELAI : (ajoutant) Lancaster... (Kirk est complètement largué)

LUKE : ... et il y a toujours Las Vegas.

KIRK : Oh. Lulu et moi n’avons pas fait le tour de toutes les options.

LUKE : (soupirant) Très bien (posant ses deux mains sur les épaules de Kirk, il l’oriente vers la sortie) Dans ce cas... pourquoi est-ce que tu ne vas pas voir Lulu pour les envisager TOUTES...

KIRK : (après une intense réflexion) Oui, je vais faire ça. Merci à tous les deux.

Lorelai prend Luke par la taille et tous deux regardent Kirk s’éloigner. La lumière des phares d’une voiture qui remonte l’allée les aveugle un instant, alors que Luke et Lorelai se demandent qui peut bien leur rendre visite.

LORELAI : (avec un sourire soudain) Ne serait-ce pas notre adorable Rory...

Rory descend de sa Prius et se tourne vers Kirk (qui continue de s’éloigner), puis lève les yeux vers Luke et Lorelai. Elle grimpe les quelques marches du perron avec un sourire sur le visage.

RORY : (se rapprochant du couple) Salut... Que voulait Kirk ?

LUKE : Salut Rory.

LORELAI : (enlevant son bras de la taille de Luke) C’est une longue histoire. (embrassant Rory sur la joue) A quoi devons nous le plaisir de te voir un mardi soir ?

RORY : J’ai une nouvelle.

LORELAI : (sursautant) Une nouvelle !

RORY : Oui, une bonne nouvelle. Rien de très... mais je trouve ça très excitant.

LUKE : (en tant que seul individu responsable, il invite les deux femmes à entrer) Venez à l’intérieur, il fait froid dehors.

La scène se passe maintenant dans le salon, tandis qu’ils se dirigent vers le canapé...

RORY : (posant un coussin par terre, elle enlève ensuite son manteau pendant que Luke et Lorelai reprennent leurs places respectives) Encore une fois, ça n’est rien de super... mais moi... Rory Gilmore... je vais écrire un article virtuel pour le blog du ‘New-York Times’... (ajoutant) un seul... mais c’est déjà...

LORELAI : (sursautant) Rory !

LUKE : Je n’ai pas encore bien saisi le sens de l’expression « article virtuel », mais je sens que c’est une info particulièrement excitante.

LORELAI : (donnant plusieurs coups de poing dans le bras de Luke, sous le coup de l’excitation, tandis que Rory frappe dans ses mains) Ca y’est ! Ca y’est ! (se tournant vers sa fille) Comment est-ce que c’est arrivé ? Je veux des détails...

RORY : En fait, les détails ne sont pas aussi excitants... mais pour faire court, Nate écrit régulièrement des articles pour le blog du 'Times' et comme il va être absent pendant une bonne partie de la semaine, il m’a demandé si je voulais écrire un article, comme rédacteur occasionnel... et j’ai dit Oui !

LORELAI : (se calmant et approuvant de la tête) Ce Nate... rappelle-moi de le remercier, si je le vois un jour. C’est une nouvelle géniale, ma chérie. Même si ce n’est que pour une fois.

RORY : (souriant, puis se calmant) Ca l’est. (tout le monde soupire) Si ça ne vous gêne pas, est-ce que je pourrais passer la nuit ici ?

LUKE et LORELAI (à l’unisson) : Bien sûr !

RORY : (regardant la scène en pause, à la télévision) Vous regardiez « Lost in Yonkers » ?

LORELAI : (se collant un peu plus à Luke, elle tapote l’espace qu’elle vient de libérer sur le canapé) Viens t’asseoir avec nous. Luke ne l’a jamais vu.

RORY : (s’installant aux côtés de sa mère) Jamais ? (regardant la fin de la scène, elle réalise avec excitation) Ooh ! C’est la scène où Johnny explique à Bella que l’armée l’a rejeté ?

LORELAI : (ajoutant en acquiesçant) Et ensuite, ils continuent de s’envoyer en l’air !

LUKE : (ajoutant) C’est complètement dingue.

RORY : J’adore cette scène !

LORELAI : (saisissant la télécommande) Allez ! Revenons en arrière et regardons cette scène encore une fois !

LUKE : (soupirant, puis se levant du canapé) Pendant ce temps, je vais aller nous chercher à boire. (passant devant les filles Gilmore) Un chocolat chaud, Rory ?

RORY : (focalisée, comme Lorelai, sur l’écran de la télé) Oui, merci !

LORELAI : (tapotant le bras de Rory) Oh, oh... C’est là ! (elle met le film en lecture)

La scène s’estompe sur les deux femmes se régalant de leur film.

 

RESIDENCE GILMORE - Dans la salle à manger, mercredi matin...

Richard et Emily prennent leur petit-déjeuner. Pendant que Richard s’affaire entre son journal et son œuf à la coque, Emily regarde attentivement son mari.

RICHARD : (remarquant qu’Emily le fixe, il lève les yeux vers elle) Qu’y a-t-il, Emily ?

EMILY : (sans détour) Est-ce que tu as parlé à Rory ?

RICHARD : (posant le journal sur la table) Oh, oui. J’ai parlé à Rory.

EMILY : Bien. Est-ce que tu lui as fait remarquer à quel point il était ridicule de sa part de quitter le pool-house ?

RICHARD : (réfléchissant une seconde) Non, je ne lui ai pas dit ça, Emily.

EMILY : De quoi avez-vous parlé dans ce cas ?

RICHARD : (soupirant) On a parlé de son déménagement et de sa vie d’adulte...

EMILY : Richard ! Pourquoi diable...

RICHARD : J’ai trouvé quelques appartements magnifiques, et je lui ai suggéré d’aller y jeter un œil avant de prendre sa décision.

EMILY : (stupéfaite) Richard !

RICHARD : Il est temps, Emily. Il est temps de la laisser partir et trouver son propre appartement.

EMILY : (gênée) Ce n’est pas comme si on la laissait vivre ici gratuitement. Elle paye un loyer...

RICHARD : (calmement) Ca n’est pas le problème, Emily.

EMILY : (s’enflammant) Dans ce cas, quel est le problème ?

RICHARD : L’important est qu’elle vive enfin chez elle, et non plus sous le toit de ses parents ou de ses grands-parents. Peu importe le montant de son loyer.

EMILY : (frustrée) Je n’arrive pas à croire ce que tu dis. Je pensais que tu étais de mon côté.

RICHARD : (réalisant qu’il doit s’approcher d’Emily plutôt que de lui parler depuis l’autre bout de la table, il se lève doucement et va s’asseoir sur la chaise juste à côté de sa femme. Il lui parle franchement) Ecoute moi, maintenant... Je suis toujours de ton côté et je le serai toujours. Mais cette crainte que tu as... (secouant la tête) cette crainte que tu as, que Lorelai et Rory décident de couper les ponts avec nous, devient ridicule (Emily est clairement furieuse envers Richard, mais elle regarde ailleurs tandis que Richard défend son point de vue) Au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, Emily, notre fille n’a pas cessé de venir à nos diners du vendredi même lorsque Rory vivait dans un autre état. (Emily se tourne soudain vers son mari. Celui-ci acquiesce) Je sais bien ce que tu as pensé (Emily regarde une nouvelle fois ailleurs) Si Rory déménage, elle ne sera qu’à quelques minutes d’ici... Ce n’est pas comme si elle partait pour Guam. (ajoutant) Et Rory, Lorelai et Luke continueront de venir à nos repas hebdomadaires. J’en suis persuadé. (Emily se calme un peu, alors que Richard ajoute gentiment) Emily... (Elle ne le regarde pas. Richard lui prend alors la main) Emily... (elle se tourne vers lui)... Ca va aller.

La scène se termine sur un soupir d’Emily, le regard posé sur Richard.

 

DEVANT LE 'HARTFORD COURANT' - Mercredi après-midi...

Rory est en bas des marches, regardant quelques annonces, lorsque Nate descend les escaliers et vient se placer à côté d’elle.

NATE : Encore en train de chercher un appartement, hein ?

RORY : (levant les yeux vers Nate, puis retournant à sa lecture) Ouais, il y en a un à quelques immeubles d’ici et je me disais que j’irais surement y jeter un œil pendant ma pause déjeuner.

NATE : (acquiesçant en mettant les mains dans les poches de sa veste pour les tenir au chaud) Bonne idée.

RORY : (ajoutant) Sauf que j’ai réalisé que je ne savais pas du tout comment on faisait pour juger un appartement. (Nate l’écoute attentivement tandis qu’elle poursuit...) J’ai vécu dans un appartement hors de prix avant... sauf que ça n’était pas le mien... c’était celui de mon petit ami... et j’ai aussi habité avec une de mes meilleures amies... (précisant) Paris (Nate acquiesce devant ce nom qu’il connait déjà)... et c’était un appartement vraiment... (gloussant) vraiment minable... Dans un quartier mal famé. Ces appartements sont tous les deux à l’extrémité d’un panel particulièrement large. (soupirant, puis regardant Nate)

NATE : (acquiesçant) Alors, ce que tu es en train de me dire, c’est que tu ne sais pas comment choisir un appartement.

RORY : (acquiesçant) Je crois qu’on peut dire ça. (soupirant, puis rangeant les annonces dans sa poche) Mais il faut bien que je fasse avec.

NATE : (d’un signe de tête, il commence à s’éloigner) Bonne chance !

RORY : Merci.

NATE : (après quelques pas, il s’arrête et se tourne vers Rory) Se pourrait-il, par hasard, que tu aies besoin d’aide (désignant la poche de Rory) pour jeter un œil à cet appartement ?

RORY : (surprise par ce geste) Merci... (niant de la tête) mais ça ira... Je m’en sortirai. (ajoutant) Il faut bien que j’apprenne.

NATE : (commençant à s’éloigner de Rory à reculons) D’accord, très bien... Tu me diras comment ça s’est passé. (il se retourne et s’en va)

RORY : (l’interpelant) Eh, Nate ? (il se retourne une nouvelle fois) Merci...

NATE : (marchant de nouveau à reculons) Merci pour quoi ?

RORY : Pour le Times (Nate acquiesce dans un sourire, puis s’éloigne)

La scène s’estompe sur Rory, s’éloignant dans la direction opposée.

 

RESIDENCE GILMORE - Mercredi soir.

Emily et Richard sont dans le salon, terminant leur lecture avant d’aller se coucher. Rory apparaît discrètement par la porte de derrière...

RICHARD : (levant les yeux de son livre et ôtant ses lunettes) Rory. Quelle belle surprise ! (Emily lève les yeux à son tour)

RORY : (adressant un sourire à son grand-père) Salut Grand-père... (regardant vers Emily) Grand-mère...

EMILY : (sèchement) Bonsoir, Rory (elle retourne à sa lecture)

RORY : (regardant une nouvelle fois Richard, puis Emily) Grand-mère, est-ce que je pourrais te parler une minute ?

RICHARD : (préférant quitter les lieux de lui-même, il ne parvient cependant pas à formuler d’excuse crédible) Oh... j’ai oublié... J’ai des... euh... des... quelque chose dont je dois m’occuper. (il se lève et donne une tape amicale sur l’épaule de Rory en quittant la pièce)

RORY : (souriant à son grand-père, puis se tournant vers Emily) Grand-mère ?

EMILY : (posant son livre sur ses genoux) Je sais pourquoi tu es là, Rory... et laisse-moi te simplifier les choses. Je n’ai aucun problème avec ta décision de déménager...

RORY : (pas vraiment convaincue) Aucun... honnêtement... aucun ?

EMILY : (regardant sa petite-fille, elle soupire avec une pointe d’émotion) Non. C’est faux. (avouant) Je pensais que tu préférerais rester vivre avec nous.

RORY : (compatissante, elle se dirige vers sa grand-mère et s’assoit à côté d’elle) Grand-mère... (faisant la moue) Je suis désolée... mais je dois le faire.

EMILY : (regardant au loin) Je sais.

RORY : (insistante) Grand-mère ?

EMILY : Oui, Rory ?

RORY : (secouant la tête, en continuant calmement) Je ne veux pas que tu sois fâchée contre moi.

EMILY : Je ne le suis pas. (concédant) Juste un peu triste.

RORY : (toujours prête pour une démonstration d’affection, elle prend sa grand-mère dans ses bras) Je ne serai qu’à quelques kilomètres de toi... Et tu vas adorer mon nouveau logement...

EMILY : (se tournant brusquement vers Rory) Tu as déjà trouvé un nouvel appartement ?

RORY : (acquiesçant) Oui, j’en ai vu un cet après-midi... un que grand-père m’avait conseillé. Je le trouve vraiment bien.

EMILY : (détournant les yeux, une nouvelle fois) Eh bien, si Richard approuve...

RORY : (soupirant de désespoir) Grand-mère, ne me fait pas culpabiliser de quitter le pool-house. Ca n’est pas juste.

EMILY : (poussant un soupir, elle se tourne vers Rory) Je suis désolée. (ajoutant) J’apprécie l’idée que tu vives dans un endroit sûr... juste à côté. (après un moment) Je ne... (cherchant ses mots)... je ne te ferai plus culpabiliser. C’est promis. (ajoutant avec un léger sourire) Aussi longtemps que tu me laisseras t’aider pour ton déménagement.

RORY : (souriant à son tour, elle acquiesce) Marché conclu.

EMILY : Très bien. (ajoutant) Je ne suis toujours pas ravie... mais je pense que je m’en remettrai.

RORY : D’accord.

Silence.

EMILY : (après un instant de réflexion) Je crois qu’il nous reste du cheese-cake. Tu veux te joindre à moi ?

RORY : Ooh, du grignotage nocturne ?

EMILY : (se levant de son fauteuil et se dirigeant vers la sortie) Si ça ne t’intéresse pas, ça n’est pas grave.

RORY : (se levant à son tour) C’est parti pour du cheese-cake !

Fin de la scène.


CHEZ LUKE’S - Jeudi matin, de très bonne heure...

L’intérieur du restaurant est faiblement éclairé. Au comptoir, Lorelai fait de son mieux pour ne pas s’endormir, pendant que de l’autre côté, Luke prépare le café.

LORELAI : (empêchant sa tête de tomber sur le comptoir, elle gémit) Pourquoi est-ce qu’on debout aussi tôôôôôt ! Il est quatre heures du matin !

LUKE : Peut-être parce que toi et moi, comme les stupides idiots que nous sommes, avons accepté d’aider Kirk et Lulu à s’enfuir pour leur mariage ?

LORELAI : A cet instant précis, je nous déteste ! (regardant derrière elle, vers la porte d’entrée) Où est-ce qu’ils sont ?

Deux personnes font leur apparition sur le trottoir.

LORELAI : (soupirant) enfin !

Kirk et Lulu entrent dans le restaurant avec deux sacs marins remplis d’affaires.

LULU : (souriant timidement) Désolé pour le retard.

LORELAI : (se levant) Ne t’inquiète pas pour ça. Vous êtes prêts ?

KIRK : Prêts comme nous ne l’avons jamais été.

LUKE : (versant du café dans deux gobelets à emporter, puis saisissant un sac qu’on suppose rempli de nourriture, il tend l’ensemble à Kirk) Tu as les cartes ?

KIRK : (brandissant une liasse de papiers) C’est bon. Et aussi les numéros de téléphone d’urgence au cas où on aurait un problème.

LORELAI : C’est pas la meilleure période de l’année pour aller à Las Vegas, mais je suis sûre que tout se passera bien.

LUKE : (A Lulu, en lui tendant une clé) Quelles que soient les circonstances, tu ne le (désignant Kirk) laisse jamais conduire mon camion.

LULU : C’est promis, Luke.

LORELAI : (levant les yeux au ciel, à l’attention de Luke) Tu es sûr de ne pas vouloir une promesse écrite ?

KIRK : (ajoutant) Ne t’inquiète pas, Luke. Ma femme est une conductrice hors-pair.

LUKE : (saisissant les deux sacs) Bien.

Ils se dirigent vers le pick-up vert garé juste en face du restaurant. Luke dépose les sacs à l’arrière.

LULU : Merci beaucoup...

LORELAI : Bah, (donnant une brève accolade à Lulu) bonne chance à tous les deux.

LUKE : (revenant aux côtés de Lorelai) Soyez prudents !

Lulu contourne le pick-up et s’assoit sur le siège conducteur, tandis que Kirk prend la place du passager. Il baisse la vitre. Le moteur démarre.

KIRK : Oh, Luke... Avant que j’oublie. Je me suis faufilé dans la maison de ma mère pour lui laisser une lettre.

LORELAI : Ah, bien ! Pour lui dire que tout allait bien. C’est une bonne idée.

KIRK : (continuant) Et je lui ai écrit que, si elle avait des questions... elle devait appeler Luke Danes et qu’il lui expliquerait tout.

LUKE : (visiblement pas ravi) QUOI !??

Le pick-up commence à rouler...

LORELAI : Au revoir !

LUKE : (en grommelant) Pourquoi est-ce que je ne l’ai toujours pas étranglé depuis toutes ces années ?

LORELAI : (plaçant son bras autour de lui pour se tenir chaud) Euh... sinon, Lulu se retrouverait toute seule.

LUKE : (grommelant toujours) Je n’arrive pas à croire que je leur ai prêté mon camion.

LORELAI : (lui donnant une petite tape dans le dos) Je suis sûre qu’il reviendra sain et sauf. Maintenant, viens... me faire un petit-déjeuner. (Lorelai gravit la volée de marches et entre dans le restaurant)

LUKE : (stupéfait, il se tourne vers Lorelai) Il est quatre heures du matin !

La scène s’estompe.

 

RESIDENCE GILMORE - Quelques jours plus tard, dans le salon.

Emily est dans le salon, assise sur le canapé, en train de lire un livre. La sonnette de l’entrée retentit...

EMILY : Gladys ? Vous pouvez répondre, s’il vous plait ?...

Quelques secondes passent pendant lesquelles Emily continue de lire son livre...

GLADYS : (entrant dans la pièce) Madame Gilmore...

EMILY : (les yeux posés sur son livre) Oui, Gladys ?...

GLADYS : Madame Danes... votre fille... souhaiterait vous voir.

EMILY : (tournant les yeux vers Lorelai qui entre dans la pièce, avec un paquet cadeau à la main) Lorelai ?

LORELAI : (à Gladys) Merci.

Gladys quitte la pièce.

EMILY : Que fais-tu ici ?

LORELAI : (plaisantant) Moi aussi, je suis ravie de te voir, Maman ! En fait, (lui tendant le cadeau) je suis venue te donner ceci... Je dois retourner à l’auberge.

EMILY : (regardant le paquet, avant de finir par le prendre) Qu’est-ce que c’est ?

LORELAI : (toujours debout, face à sa mère) Tu n’as qu’à l’ouvrir... (ajoutant) une fois que je serai partie... (reculant d’un pas) OK... je dois y aller... salut, Maman...

Toujours étonnée par la visite surprise de Lorelai, Emily observe le paquet cadeau, puis défait délicatement le ruban pour l’ouvrir. Elle soulève le couvercle et enlève le papier de soie pour découvrir le contenu de la boîte. Un léger sourire se dessine sur son visage, tandis qu’elle sort du paquet une écharpe rouge flambant neuve.

 

Version originale : Audirox

Version traduite : Arvak

Relecture : Arvak

Ecrit par Arvak 
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chrismaz66, Hier à 10:23

J'ai voté pour tous mais il est vrai que les scores ne montent pas, où sont les gens? Un petit click de rien du tout pliz ^^Bon dimanche pluvieux ^^

Locksley, Hier à 10:29

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Supersympa, Hier à 17:11

Bonjour à tous ! J'espère que vous allez bien.

Supersympa, Hier à 17:14

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Supersympa, Hier à 17:16

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